Page 36 - CCCA 226419 Magazine Fall 2014
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{ artiCle de FoNd } « Le cours de l’ACCJE sur les compétences d’affaires et le programme de conseiller juridique d’entreprise agréé répondent aux besoins de penser comme un avocat, mais d’être capable de fournir des services comme des gens d’affaires. » une autre conférencière a parlé de son expérience à aider à créer comptables, planifcateurs fnanciers et autres professionnels. la sous- une économie moderne et durable dans une communauté dévastée traitance juridique accélère cette tendance. par la chute des stocks de morue à la fn des années 1990. et les dans le rôle de client qu’ils jouent auprès des avocats, les con- rives rocheuses de l’île Fogo ont beau être éloignées des gratte-ciel seillers juridiques d’entreprise contribuent eux aussi à cet exode, al- de Bay street, le problème auquel la communauté faisait face – et ors qu’ils prennent en charge une part de plus en plus importante de ses solutions – devrait trouver une oreille attentive chez les avocats travail juridique. partout au pays. « pour utiliser un exemple dans plusieurs compagnies du secteur plutôt que de transplanter des technologies nouvelles, mais mal énergétique à Calgary, les contentieux grossissent au point où ils adaptées, zita Cobb et sa shorefast Foundation ont eu recours aux auront quelqu’un qui sera responsable de superviser le litige ou connaissances et compétences traditionnelles de la communauté de faire du litige. ils auront une équipe qui s’occupe des fusions, pour créer de nouvelles possibilités, adaptant les nouvelles technolo- acquisitions et ventes d’actifs. d’autres seront chargés des affaires gies à ses besoins. réglementaires… il y a toutes sortes de spécialisations qui entrent au moment de livrer son discours à la conférence, Mme Cobb, en jeu », explique grant Borbridge, ancien président de l’aCCje, et une ancienne chef des services fnanciers de jds uniphase, avait vice-président juridique et avocat général de Meg energy à Calgary. lu le rapport avenirs en droit quatre fois, traçant plusieurs parallèles « de plusieurs manières, les contentieux deviennent comme des entre les expériences des gens de Fogo et les avocats canadiens. mini frmes d’avocats. » « la chose la plus importante est de garder la chose la plus impor- les 22 recommandations du rapport sur l’avenir de la profession tante la chose la plus importante », a-t-elle lancé à l’auditoire. pour sa sont divisées en thèmes clés comme l’innovation, la réglementation fondation, la chose la plus importante était de s’assurer que quelles et l’éducation, avec des suggestions de changements dans chaque que soient les étapes à franchir, et peu importent les initiatives plani- secteur. pour les conseillers juridiques d’entreprise, suggère M Bor- e fées ou mises à exécution, qu’elles servent les gens de l’île Fogo. bridge, l’innovation et l’éducation vont de pair. dans ses propres mots, ils ont « optimisé pour » la communauté, À cet égard, le cours de l’aCCje sur les compétences d’affaires a dit zita Cobb. pour les avocats, remplacez le mot « communauté » et le programme de conseiller juridique d’entreprise agréé répon- par « client ». les clients doivent être au centre des priorités pour dent aux besoins de « penser comme un avocat, mais d’être ca- chaque innovation apportée par des avocats, car autrement, ils vont pable de fournir des services comme des gens d’affaires », dit-il. a) trouver quelqu’un d’autre pour faire le travail ou le programme, estime M Borbridge, est en e b) le faire eux-mêmes. droite ligne avec les suggestions du rap- « jusqu’à récemment, les avocats étaient les « port quant au fait que les avocats devront principaux intermédiaires entre les profanes — De plusieurs avoir de nouvelles compétences et une les non-avocats — et le droit et, pour bien des manières, les nouvelle formation pour avoir la fexibilité situations juridiques, la société a accordé à la dont ils auront besoin pour s’adapter à profession juridique le droit exclusif de prêter as- contentieux l’environnement juridique en mutation. sistance », peut-on lire dans le rapport de l’aBC. deviennent comme Mais l’innovation n’est pas seulement « Cependant, de nouvelles technologies une question de trouver de nouveaux moy- (internet surtout) et de nouveaux fournisseurs des mini firmes ens de faire les choses. C’est aussi, com- (parfois facilités par la libéralisation) remettent d’avocats. » me le veut l’expression, de « sortir l’avocat aujourd’hui en question la position qu’occupe du conseiller juridique d’entreprise » et la profession juridique en tant que seul inter- d’adopter une nouvelle façon de penser – médiaire. il est probable que les responsables peut-être même de s’engager dans un dia- de l’élaboration des politiques réévalueront le logue robuste sur la possibilité de recon- rôle et la pertinence de la profession juridique fgurer l’ensemble du contentieux. Comme s’il est possible de fournir une aide juridique l’a dit susan Hackett dans sa présentation de manière exacte et responsable, et aussi de à la conférence reinvent law, ce qui est manière moins coûteuse et plus commode, en re- nécessaire est un changement de comporte- courant à d’autres méthodes ou personnes. » ment, qui en retour inspirera de nouvelles fa- des études suggèrent que les Canadiens deman- çons de faire les choses. dent des conseils juridiques pour moins de 20 % de et peut-être aussi de penser moins comme leurs problèmes juridiques, demandant plutôt l’aide de des avocats et plus comme des clients. ❚ 36 CCCa Magazine | Fall 2014 autoMne
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